Journée doctorale organisée par les laboratoires du Centre de Linguistique Théorique (CELITH) et du Programme de Recherche Interdisciplinaire Anthropologie linguistique (PRI) de l'EHESS.

Nous souhaitons tout d’abord informer les étudiants de Master et de Doctorat du fonctionnement des laboratoires, de la récente fusion du CELITH et du MODYCO de Nanterre-Paris X et du tout nouveau site Internet du PRI destiné aux étudiants chercheurs, mine d’informations en constant renouvellement.
Dans un deuxième temps, il s’agit d’offrir aux participants la possibilité de présenter leurs travaux dans le cadre de la thématique proposée pour cette journée. Parmi les différents axes de recherches du PRI et du CELITH, nous retenons un thème commun, l’idéologie, qui lui-même se décline en deux sous-thématiques.
L’idéologie linguistique renvoie à un réseau de concepts et de préoccupations variées allant des questions de représentations au problème d’analyse des données empiriques. L’idéologie linguistique pose la question des croyances et des représentations entretenues sur la langue par les locuteurs eux-mêmes et qui façonnent de l’intérieur la structure et l’emploi de la langue. En effet, pour l’anthropologie linguistique, l’étude exhaustive des phénomènes langagiers suppose de prendre en compte la conscience qu’ont les locuteurs de l’inscription de leurs pratiques dans des contextes particuliers.
Mais l’idéologie linguistique n’est pas seulement le fait des locuteurs, elle est aussi à l’œuvre dans les pratiques scientifiques des linguistes. Il y a donc aussi des idéologies en linguistique qui orientent hypothèses et investigations empiriques. Ce thème a été traité par exemple dans les travaux de Goldsmith et Huck sur la grammaire générative, dans lesquels ils se concentrent sur les pratiques rhétoriques des chercheurs et montrent que l’idéologie a prévalu sur le contenu rationnel des arguments. D’autre part, l’idéologie en linguistique soulève la question de la réflexivité, soit une prise de conscience du positionnement du chercheur et la nécessité d’éclairer les partis pris.